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星気卵

Lux Ova - a compilation of recordings from the 90's

90年代のレコーディングのコンピレーション


2014年Neurecレーベル再発版
  • タイトル:星気卵(Lux Ova)
  • アーティスト:こじょう ひとし(Hitoshi Kojo)
  • 曲名 [時間]:
    A面:1. 星辰放射 (Astral Radiation) [7:18]、2. 物の怪の毛 (Mononokenoke) [9:13]、3. 星気卵 (Lux Ova) [5:03]
    B面:1. 幼岩 (Larval Lava) [4:03]、2. 幻蹟 (Spectracle) [6:13]、3. 星辰溶解 (Astral Dissolution) [11:24]
  • フォーマット:C45 カセットテープ
  • カバー:和紙、インクジェットプリント、Pケース
  • 発行部数:限定100本(初版45本)
  • 発行年月:2014年12月 | デジタルファイル版 2015年
  • レーベル:Neurec
  • カタログナンバー:NEUREC-LO

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バイオ

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レコーディング

レーベル

  • 録音:1990年代、東京、鹿児島
  • 編集:2009-2010年、ヴェヴェイ(スイス)
  • 初版:2010年、omnimemento
  • 再編集:2013年、ブリュッセル(ベルギー)、トラックA1、2、3、B1

序文


 私は80年代半ばから作曲活動を始めました。初めの10年は、身近な友人達と組んだいくつかのバンドで(少し実験的な)ポップミュージックを作っていましたが、その活動内容は、自宅でデモを作り、スタジオで練習し、その成果をたまにコンサートで発表するという典型的なものでした。同時期に絵画やコラージュ制作も始め、芸大油画科に入学後、サウンドインスタレーションも手がけ始めました。

 バンド活動は90年代半ばに停止し、より個人的で抽象的な音響実験を一人で始めました。その内容はかなり多義に渡り、当時はその録音を発表する意図も無かったため、後に編纂するのにかなりの時間がかかりました。
 1998年発表の初のソロアルバム「胙+燐 すべての胎腔を光で充たすために」には、それらの録音の中から、マテリアルアクションの傾向が強いコンポジションが収録され、2002年にスピラクル名義で発表したセカンドアルバム「卵景 Sympathetic Field」には、フィールドレコーディングを多用したコンポジションが収録されました。これらのアルバムに収録されなかった録音のうち、2009年時の活動に直接繋がる傾向のコンポジションを集めたのが「星気卵 (Lux Ova)」です。
 そのため、このアルバムには一貫したコンセプトや音源の整合性が無く、かなり雑多な素材や方法が含まれています。とはいえ、編纂した結果、上記二つのタイトルよりも、むしろ開放的に音づくりを楽しんでいるような印象を受けるアルバムになりました。その後、アルバムとして統一感を持たせるためにアレンジし、2010年に自らのレーベルomnimementoからリリースしました。
 2014年のNeurecからの再発版では、全6曲中4曲が再編集され、曲順、アートワークが変更されました。

2010年初版のレビュー


This brilliant, super-limited cassette from Hitoshi Kojo collects various pieces that the Japanese psychedelic-drone-noise artist recorded on cassette back in the early to mid '90s, making the media especially suitable to the material.
While Kojo's recent output as Juppala Kaapio and Spiracle has embodied a shamanistic ritualism through freak-folk instrumentation and cracked-drone expressionism, his earliest work was more of a feral beast with full-spectrum clattering of acoustic sounds and ecstatic noise shimmer.
The six tracks densely pack the 45 minute cassette, with slippery references between the hallowed percussive dronescaping of Angus MacLise and the bloodcurdling wash of Matthew Bower's Sunroof!
There are definitely glimpses of the psychedelic density that Kojo later refined through his luminous Juppala Kaapio recordings, but we would never decry the howling skree, ghostly harmonics, and vertiginous grit that sprawl across Lux Ova.
Comes housed in a handsomely die-cut O-card.

Aquarius Records



Des no-man’s land comme biotopes. Des terres imprégnées comme habitat. Espaces résonnants, foisonnants, volumes et textures ; contractions, réfractions, poches qui s’enflent et se vident d’oxygène, d'autres fluides : aspirés, absorbés, cyclés et recyclés. Certaines de ces pièces s'épanouissent, à l'origine, en houles quadriphoniques - ici bien sur, réduites en stéréo. Et s’écoutent qui plus est, lorsqu’elles font performance, allongé sur le sol où leur auteur les joue. Empilements, déplacements, glissements de nappes saturées : en bribes, tour à tour ; oscillations de transitoires abrasives, granuleuses ; sons déchiquetés, déchirés comme enveloppes plutôt que découpés ; mais enrobants, pourtant, qui coulent entre les corps, au-dessus, par dessous. "Ambient" si l’on veut mais sûrement pas "New Age" : car rien, ici - aucune survenue, aucune soudure ni assemblage - n’est lissé pour l'endormissement, l'apaisement bonasse, un peu douceâtre de qui s'y exposerait. Bruitisme, encore, peut-être, certes, si l'on y tient. Mais détaché - c’est l'évidence - du souci d’écraser, d’annihiler, d’oppresser l’auditeur. Étranger - absolument - à tout discours d’anti-musique, de destruction de l’art et autres manifestes d’un siècle à présent révolu. Histoshi Kojo n’est pas imprécateur indus, démiurge noise, maître saccage ; pas plus qu’il n’est chamane ou gourou proclamé d'un quelconque cosmos. Ou alors, pour cela... Incidemment, par goût des jeux de teintes, de nuances, de viscosités qui s'agrippent ; par sa date, son lieu de naissance, par la vertu des places où il fait ses foyers. Parfois, il capte et re-combine des matériaux étranges, incongrus, réputés sales, pauvres, sinistres... Certains des enregistrements qui font les matières d'une certaine pièce, par exemple, proviennent d’une déchèterie - d’un centre de transformation des ordures, plus précisément - avec ses robots broyeur, ses trieuses calibrées, ses mouettes et ses rongeurs, possiblement, en quête d’aliments qu'ils pourraient prélever. Ailleurs, il s’empare d‘objets à priori plus communs, plus convenus lorsqu’on en vient aux paysages sonores, aux pièces immersives : bruissements de forêts venteuses, sifflements de gorge diphoniques, craquèlements de feuilles sèches (sous alias Jüppala Kääpiö, notamment avec son épouse Carole...). Jamais, de tout ceux-là, il ne fait anecdotes, tableaux figés, théâtre. Plutôt que s’ériger en installations, ses machines exsudent des environnements, avec leurs heures et leurs saisons (forcément ramenées à de plus brèves dimensions), leurs phases où se succèdent rythmes et formes de vie. Elles y injectent flux et trajectoires, nous invite à les parcourir, à croiser les voies qui s’y ouvre ; à nous glisser dans ses trouées, à n’y passer qu’un instant la tête avant de nous poser, plus loin. (Car je l’ai dit, cette pièce, s’écoute d’abord couché... Mais rien n’empêche le nomadisme à qui voudrait en parcourir les nuances climatiques et les topologies). Ses titres, aussi, avec un humour discret, alternent jeux d’assonances et d’allitérations, mots emboîtés à l’amusement assumé (Larval Lava, Spectracle... Un spectacle spectral ?) avec d’apparents clichés dont on vient, du coup, à douter de l’inébranlable sérieux (Astral Radiation, Astral Dissolving). En mots, en fréquences, Kojo découvre et masque. Il saisit des mouvements, des âmes animales, des corps palpables et des courants. Il nous les jette, il nous les tend ; nous les expose, les relâche, délicatement, plus près de nous pour qu'on les frôle... Toujours, sans rien expliquer, sans rien dévoiler d'autre que sources et processus. Il n’est pas sur, même, que comprendre ait ici la plus grande importance. Lux Ova n’est pas Initiation. Personne, en son espace, ne se prétend Sorcier. Pas une métaphore, non-plus : on ne sait pas si les déchets ici transformés s’épandront en engrais ou en objets futiles. Le beau, le laid - au sens pictural - sont des questions qui peuvent attendre. Mais Lux Ova n'est pas un "moment suspendu". Une heure durant, tout au plus, un écosystème neuf nous accueille, nous englobe, nous intègre à ses métamorphoses. Enchanteur parce qu’inconnu, traversé de couleurs en mouvement, en transparences (comme la fresque du livret avec ses bêtes et esprits en pastels translucides) ; de lumières changeantes (Lux) qui s’instillent à nos organismes, caressent, avivent nos attentes ou bien passent sans trace sur notre distraction. La conscience ne s’altère pas ; pas au sens de l’engourdissement, ni dans celui de l’illumination ; elle prend les dimensions, se love ou glisse au lieu qui autours d’elle s’épanouit ou se rétracte. Lorsque se taisent les machines, que se dissipe les halos, chacun reprend son cours ; l’un ou l’autre aura - plus ou moins ou pas - métabolisé tel ou tel élément de ce qui sera passé par lui. Selon l’état, la taille, le tempérament de ses organes. L’humeur du moment et le point de la ville. L’air sera respirable. Les œufs (Ova) sauront ou non éclore. On ira son chemin. De l’humain comme biotope. Des étendues comme habitables. De l’écoute où jaillissent toutes vitalités.

Guts Of Darkness


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